jeudi 10 juillet 2003

Dégraissage des métaux, des alternatives au trichloréthyène

Dégraissage des métaux, des alternatives au trichloréthyène.

Cette activité est très répandue, notamment dans les entreprises de la métallurgie. L’emploi de solvants conduit à des expositions potentielles plus ou moins importantes, associées à un risque dépendant directement de la toxicité du produit employé. Cet article présente le contexte réglementaire et la meilleure démarche pour choisir les procédés et/ ou les produits les plus sûrs. 
De nombreuses entreprises sont confrontées à l’évolution de deux réglementations sur la limitation des rejets de COV (Composants Organiques Volatils) 1 et la prévention du risque chimique au travail. 
Le récent classement dans la catégorie des cancérogènes du trichloréthylène, maintenant visé par le décret CMR relatif aux produits classés Cancérogènes, Mutagènes et toxiques Jour la Reproduction, concerne de nombreux établissements. 
4 noter qu’en Allemagne, des cas de cancers du rein associés à l’exposition au trichloréthylène ont été reconnus comme d’origine professionnelle. 
Aujourd’hui, la très grande majorité des machines à dégraisser au « trichlo » ne satisfait pas à la réglementation Cov. Le jécret CMR préconise le remplacement de : :e solvant dès que cela est techniquement possible. 
Le solvant miracle n’existe pas 
Par quel solvant remplacer le trichlo ? À cette question fréquente, il n ‘y a pas de réponse unique. Le solvant universel n’existe pas. En effet plusieurs paramètres doivent être pris en compte pour déterminer :e choix : pouvoir dégraissant, vitesse i’ évaporation, volatilité, risque incendie-explosion, risque toxicologique, risque pour l’environnement. 
Aucun produit ne présente les caractéristiques optimales pour toutes les situations de travail. 
Une démarche globale est nécessaire 
Déterminer le cahier des charges 
Il doit préciser la nature du dégraissage. L’éventuelle suppression de l’opération, en évitant en amont de salir les pièces, doit être envisagée. 
L’étude des besoins et des choix possibles peut être réalisée avec un accompagnement technique de spécialistes. Le CETIM (Centre Technique des Industries Mécaniques ), par exemple, propose ce type de prestation. 
Envisager tous les choix possibles 
Pour les dégraissages en machine, le choix du produit et de la machine sont étroitement liés.
Je nombreux solvants sont possibles 1 priori, dont certains sont plus ou moins facilement inflammables. Dans la plupart des cas, le risque incendie-explosion peut cependant être maîtrisé par une bonne concepion, une maintenance et un entretien rigoureux les machines. 
D’autres techniques de dégraissage existent. Outre le dégraissage avec des lessives, assez répandu, il peut être fait appel à un « biofluide » contenant des agents biologiques qui digèrent les graisses. Le dégraissage au CO2 supercritique ( comprimé à 73 bars et chauffé à 31°C) est une alternative possible, intéressante en micromécanique et connectique, mais coûteuse. 
Valider la solution retenue 
Des essais prolongés sont le plus souvent nécessaires pour valider l’opportunité de chaque choix possible en appréciant tout particulièrement son efficacité technique. 
Assez souvent cette démarche de substitution conduit à revoir largement l’opération de dégraissage, tant au niveau des machines lue des procédures, Le coût d’investissement peut être important. 

CANCERS PROFESSIONNELS 
`
Dans notre société, la perception des risques s’accroît. Pourtant le risque chimique est encore parmi les moins bien connus bien qu’il soit très médiatisé. Par contre, en entreprises, le décret CMR (Cancérogène Mutagène toxique pour la Reproduction) et la démarche d’évaluation concourent à une meilleure prise en compte du risque chimique. Il reste toutefois beaucoup à faire, notamment en terme d’information et de sensibilisation. L’Agence européenne pour la santé et la sécurité au travail a d’ailleurs retenu comme thème 2003, pour la semaine européenne de la sécurité, « les risques liés aux substances dangereuses au travail ». 

Parmi les nombreux produits présents dans ‘environnement professionnel, certains peuvent tre cancérigènes. Selon tous les experts, l’origine professionnelle des cancers est grandement sous-estimée. Ce constat est l’ailleurs confirmé par une récente étude de l’Institut de Veille Sanitaire. Le rôle des facteurs professionnels dans l’apparition des cancers est très souvent méconnu des médecins traitants dont la première préoccupation – et c’est lien normal – est la prise en charge thérapeutique. Les cancers d’origine professionnelle sont également largement ignorés en entreprises. 
De ce fait, la CRAM et les services interentreprises de santé au travail de la région veulent vous informer de cette réalité et vous aider dans votre politique de prévention. Dans le cadre de la semaine européenne qui se déroulera en France du 20 au 25 octobre 2003, nous organisons une réunion d’information à votre attention. Vous y êtes cordialement invité. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire