lundi 1 avril 2002

Le couteau économe de Thérias

LE COUTEAU ECONOME
On faciliterait grandement la tâche des futurs archéologues en joignant à l’objet en question, sur un lieu présumé de fouilles, une notice expliquant l’usage du couteau qui ne coupe pas et dont la lame est formée d’une gouttière dont le fond présente une ouverture à deux bords tranchants. Sur le manche, ils déchiffreraient le mot “ l’économe ” et découvriraient un symbole : un parapluie ouvert. Il faudrait, pour les aider, joindre quelques fines épluchures de carottes ou de pommes de terre, et les savants : communication à l’Académie des sciences et techniques du passé indiquant qu’à l’aube du xx. Siècle, l’homme se nourrissait de la fine peau des tubercules et qu’il la prélevait sur celles-ci au moyen d’une arme blanche, commercialisée par quelqu’un qui “savait éviter toute dépense inutile ”,L ‘histoire du futur étant ainsi arrangée, nous pouvons revenir à.Thiers vers la fin de l’année 1929 où nous rencontrons M. Poulet partant déposer son projet de lame en acier fin au carbone, montée sur un manche en bois. En 1970, la fusion de deux sociétés du nom de Thérias et de l’Économe permettait à cette dernière, dont le brevet était tombé dans le domaine public, de continuer de concert la production de l’outils de cuisine pour professionnels et amateurs, en France et à l’étranger. Deux millions de pièces par an, pour une gamme couvrant tout ce qui tranche, évide, coupe, découpe, écaille, tartine ou pique, le couteau dit “ l’économe” étant l’indispensable avec plus de vingt-deux variantes. Les cuisiniers et les carottes ne s’entendant véritabiement qu’au biais de l’éplucheur.