Le cuir bien dans sa peau.
Résistant, confortable et esthétique, le cuir est la matière noble par excellence. Rien d’étonnant à ce que ce matériau aît traversé les âges et les modes, s’affirmant au fil des millénaires comme le meilleur ami de l’homme en terme de bien-être. D’ailleurs, de nos vêtements et chaussures à l’intérieur de nos voitures, et de plus en plus fréquemment à l’intérieur de nos maisons, le cuir est omniprésent dans notre vie.
Un savoir-faire millénaire.
Ce lien privilégié qui nous unit au cuir provient sans doute du fait que c’est l’un des matériaux les plus anciens utilisés par l’homme : Il est établi que, 70000 ans avant notre ère, il utilisait les peaux de ses proies afin de s’abriter des intempéries. Cela étant, la méthode était rudimentaire, et les peaux pourrissaient rapidement. Avec le temps, les hommes améliorèrent la conservation des peaux, mais le procédé était encore basique, et les résultats peu convaincants. Jusqu’à ce qu’un jour, il y a 4300 ans, un berger du Sinaï, ne découvre fortuitement le principe du tannage : ayant malencontreusement laissé tomber une peau de chèvre salée dans un creux de rocher rempli d’eau, il la récupéra, la fit sécher, et prit conscience que la présence de sels empêchait la décoloration et le pourrissement. Depuis, les techniques de conservation et d’affinage des peaux n’ont cessé de s’améliorer. Mais le principe de base est demeuré identique, de même que les qualités de résistance et de beauté qui font du cuir une matière unanimement appréciée.
De la peau au cuir.
Comme on le sait, le cuir est issu d’une peau animale. Mais avant de devenir l’objet dont nous rêvons, celle-ci devra subir plusieurs traitements visant à la protéger, et à lui offrir diverses caratéristiques, selon l’usage auquel on la destine : imperméabilité, souplesse ou rigidité, texture et coloration. Ainsi, la peau brute est d’abord conservée, le plus souvent par salage. Lorsqu’elle doit être exploitée, elle est soumise à plusieurs opérations préliminaires : l’écharnage, qui élimine le tissu sous-cutané, puis le pelanage, le confitage et le picklage, qui assouplissent la peau et permettent une bonne pénétration des agents tannants. Vient ensuite le travail de rivière, c’est-à-dire l’élimination de l’épiderme et du poil, assortie d’un trempage qui permet d’éliminer les souillures superficielles et les sels de conservation. Après ces traitements, il ne reste plus que le derme, appelé alors “peau en tripe”. Après avoir subi un déchaulage, c’est-à-dire un traitement à l’acide ou aux sels permettant d’éliminer les substances alcalines, la peau passe ensuite au tannage. Il s’agit d’un traitement chimique adapté à la qualité de cuir souhaitée, à l’issue
duquel la peau est devenue “peau en croûte”. Cette dernière nécessite encore un traitement : le corroyage, qui comprend trois étapes (nourriture, teinture et finissage ). Ensuite, elle sera mise en forme selon son usage, puis proposée au public.
“fleur”, “pleine peau”?
Voici donc notre article en cuir présenté dans un magasin. Le client n’a plus qu’à le choisir. C’est simple. Simple? Pas si sûr : pour le profane, les mentions figurant sur un meuble ou un article en cuir, ainsi que les assertions du vendeur peuvent relever du rébus… Alors voici quelques clés simples : tout d’abord, il convient de préciser que la peau a deux faces: le côté chair et le coté poil. C’est ce dernier que l’on appelle la “fleur”. Ensuite, la qualité du cuir dépend beaucoup de celle de la peau. Ainsi, une peau est “pleine” ou “creuse”, selon que sa texture est ferme ou lâche. De même, elle sera “ronde” si son centre est plus épais que ses bords. Autrement, on la qualifiera de “plate”. Par ailleurs, il peut arriver que le cuir présente des défauts. Ceux-ci sont le plus souvent dûs à des parasites, à des blessures ou des marquages au fer chaud. Il peut cependant arriver également que ces traces soient le résultat d’une mauvaise conservation.
Des utilisations variées.
Selon l’animal ayant fourni la peau, le cuir développera donc des qualités propres. Ainsi, à titre d’exemple, les peaux de reptiles et de poissons sont appréciées en maroquinerie, tandis que les vêtements sont de préférence confectionnés avec des peaux de mouton et de chevreau. Le veau, le mouton, la chèvre ( ou l’antilope ), le porc ou le phoque fourniront des cuirs très résistants, parfaitement adaptés à la confection dechaussures. En revanche, l’industrie gantière, utilisera exclusivement des matières extrémement fines, telles que le chevreau, l’agneau, le mouton, le daim, et aussi l’antilope. Quant aux peaux de boeuf, de vachette, de veau ou de buffle, elles seront le plus couramment exploitées par des bourreliers, ou par des fabricants d’ameublement.
Attention, fragile !
A l’image du bois, le cuir est une matière vivante. C’est d’ailleurs une des caractéristiques qui lui confèrent sa noblesse. Mais comme tout ce qui respire, il risque de s’asphyxier… De même, comme tout ce qui est vivant, il peut subir les outrages du temps : il peut s’encrasser, ternir. Il peut même parfois pâtir des maladresses de ses propriétaires. Il convient donc de garder à l’esprit que, malgré sa robustesse, le cuir peut s’avérer relativement fragile.
Pour éviter qu’un meuble en cuir ne vieillisse prématurément, et pour lui assurer une bonne santé, il suffit de prendre quelques précautions. En effet, un cuir de qualité dure très longtemps pour peu qu’il soit traité avec un minimum d’égards. Ainsi, il faut éviter d’installer votre meuble en cuir près d’une source de chaleur ou d’un mur humide. De même, la forte lumière ( soleil, lune, lampes halogènes ) le décolorera. En outre, il craint les solvants ( trichlo, essence, alcool … ), le sébum des cheveux, la transpiration…
Par ailleurs, un canapé subissant un usage intensif risque de voir son cuir se durcir, peut-être même se craqueler!
Quant au cuir qui n’est pas nettoyé régulièrement, il s’encrassera très vite.
Gare aux taches et rayures !
Bien sûr, les marques naturelles, les griffes, les cicatrices ou les variations de teinte qui apparaissent comme autant de légers défauts, peuvent souligner l’authenticité de votre meuble en cuir, et lui confèrer un charme supplémentaire.
Il en ira tout autrement, c’est certain, si votre animal préféré a choisi de se faire les griffes sur la croûte pleine fleur de votre secrétaire, ou si bébé a soudain décidé de redécorer votre canapé pur buffle à l’aide d’un agressif stylo-bille!
Bien évidemment, un meuble, fût-il en cuir, est fait pour être utilisé et il serait quand même dommage de le laisser s’asphyxier sous des draps de protection!
En se montrant un minimum attentif, on parvient aisément à éviter nombre d’accidents… Et pour ceux qui sont inévitables, pas de panique! Il existe toujours des solutions.
Saphir habille éternellement le beau !
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Le choix des matières premières (toujours naturelles) telles que :
essence de térébenthine, cire d'abeille, cire de Carnauba, huile de vison, de pied de bœuf, de phoque, a toujours été une volonté guidée non par leur prix mais pour la qualité requise dans la préparation, l’entretien et l’embellissement des cuirs et de leur environnement.
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